Comment se forment les coquillages ?
Les coquillages fascinent par leur forme, leurs couleurs, leurs motifs mais savez-vous comment une telle merveille est possible ? Une création à la fois simple et complexe, où la biologie et la chimie se mêlent à la beauté de la nature. Des trésors à découvrir au Musée de l’Amiral à Pouldreuzic !
La naissance du coquillage, une histoire de patience et de calcaire
Tout commence avec un mollusque, ce petit être mou qui vit dans la mer, parfois dissimulé dans le sable ou accroché aux rochers. Pour se protéger, il fabrique sa propre « maison » : une coquille, formée petit à petit à partir du carbonate de calcium contenu dans l’eau de mer.

Cette construction est un véritable chef-d’œuvre biologique. Le mollusque sécrète des couches successives de matière minérale et organique (contenue dans le manteau, une couche de tissu qui entoure le mollusque) et qui durcissent en un abri solide. Chez les bivalves (comme les moules ou les palourdes), la coquille s’ouvre et se referme comme un livre. Chez les univalves (comme les escargots de mer), elle s’enroule en spirale, au rythme de la croissance de l’animal.
Chaque coquille porte les traces du temps, comme les cernes d’un arbre. Elle raconte l’histoire de son occupant et celle de son environnement.
Des formes et des motifs : quand la nature joue les artistes
Regardez un coquillage de près : il n’en existe pas deux identiques. Certains sont lisses et nacrés, d’autres hérissés de pointes ou ornés de spirales géométriques parfaites. Ces formes et ces motifs ne doivent rien au hasard : ils répondent à des fonctions bien précises.
Les couleurs vives servent à effrayer les prédateurs ou à séduire un partenaire. Les reliefs renforcent la solidité. Les spirales optimisent la croissance.

Au Musée de l’Amiral, certains spécimens illustrent cette beauté mathématique :
- Les cônes, magnifiques mais redoutables, capables d’injecter du venin à leurs proies.
- Les nautiles, véritables merveilles d’architecture naturelle.
- Les strombes et casques, aux formes massives et spectaculaires.
Chaque coquillage est une œuvre d’art façonnée par la nature — et bien souvent une source d’inspiration pour les artistes, les bijoutiers ou les scientifiques.
Des ingénieurs marins : à quoi sert la coquille ?
Au-delà de leur beauté, les coquillages remplissent un rôle essentiel pour la survie des mollusques. C’est à la fois leur abri, leur armure et leur carte d’identité.
La coquille protège contre les prédateurs, les vagues, les courants et même les rayons du soleil. Sa forme et son épaisseur varient selon le milieu de vie. Ainsi, les coquillages vivant dans les zones rocheuses, comme les patelles, doivent résister à la force des marées, ceux qui s’enfouissent dans le sable, comme les coques, ont des coquilles plus légères et plus lisses, et dans les eaux profondes, on rencontre des formes plus fines et souvent nacrées, adaptées à la pression et à la pénombre.
Mais la coquille ne sert pas qu’à protéger : elle aide aussi à respirer, flotter ou s’enfouir. Certaines espèces ont même développé des adaptations spectaculaires : les porcelaines par exemple, entretiennent leur surface lisse et brillante en la recouvrant régulièrement d’une fine couche vivante sécrétée par l’animal lui-même.
Ainsi, chaque coquillage est un véritable ingénieur marin, qui adapte sa maison aux conditions parfois extrêmes de son habitat.
De la mer à la vitrine : comment ces coquilles arrivent au Musée de l’Amiral
Dans notre Musée, les coquillages viennent des quatre coins du monde, ce qui explique leur grande diversité : certains proviennent de plages bretonnes, tout près de chez nous, d’autres des mers tropicales. Ces 14000 coquillages du monde entier proviennent de la collection exceptionnelle de Guy Segalen, rassemblée sur des dizaines d’années, mais aussi de dons. Nous vous rappelons l’importance de ne pas ramasser systématiquement les coquillages sur les plages, car ils jouent un rôle vital pour les écosystèmes.
Les collections du Musée de l’Amiral permettent à tous de profiter
de la grande diversité des coquilles sans nuire à la biodiversité.
C’est une véritable invitation au voyage et à découvrir le talent de la nature
à créer des formes et des couleurs incroyables.
Bivalves ou univalves, les coquilles sont de petits chefs-d’œuvre naturels !





